Pour qu'une Grande Loge soit régulière elle doit, en plus de ceci:
La reconnaissance par contre est un accord administratif intervenant entre deux Obédiences
maçonniques, par lequel ces obédiences s'engagent à reconnaître les degrés octroyés par l'une et par
l'autre et à permettre les visites mutuelles des membres.
Cet accord, purement politique, ne donne aucune indication quant à la régularité de l'une ou de l'autre
des obédiences concernées.
Il est courant que des obédiences, régulières et irrégulières selon les critères cités plus haut,
soient liées ensemble par des accords de reconnaissance mutuelle.
(Relevé sur le site de la G.L.D.F. que je vous invite à visiter pour plus amples informations).
ORIGINES DE LA FRANC-MACONNERIE
L'histoire de la Franc-Maçonnerie peut se diviser en trois périodes :
Il a existé tout d'abord une Maçonnerie dite opérative, qui ne comportait que des gens des métiers de la construction.
Dans un deuxième temps, ces Loges vont recevoir des hommes étrangers au métier mais de qualité, qui
deviendront des Maçons Acceptés.
Enfin, les Loges perdront tout caractère opératif, pour devenir purement spéculatives.
Il convient de rappeler rapidement ce qu'est la Maçonnerie du métier.
Elle est liée à la construction, ll faut noter que, de tous temps, les
bâtisseurs ont eu le sentiment de faire oeuvre sacrée. Citons, au sujet des bâtisseurs de cathédrales,
ces lignes d'Albert Lantoine, historien de la Franc-Maçonnerie :
Cet Art qui consistait à proportionner les diverses parties d'un
monument, à dresser des flèches et des clochers audacieux, à courber
des voûtes grandioses, sur lesquelles, le son, loin de s'atténuer, prenait
une ampleur plus harmonieuse, semblait un art magique.
Ces Maçons opératifs se déplaçaient de ville en ville et n'avaient pas de local permanent. lls utilisaient, pour entreposer leurs outils, se réunir, s'instruire, préparer leur travail ou se détendre, des locaux appelés Loges. On les appelait Francs-Maçons parce qu'ils n'étaient pas assujettis à un fief. lls étaient francs, c'est-à-dire libres.
Ces Francs-Maçons opératifs observaient un certain nombre de règles qui avaient pour but aussi bien de respecter les normes de qualité et de morale, que de préserver les secrets du métier. Leurs obligations comportaient aussi des devoirs de solidarité. C'est cette Franc-Maçonnerie opérative qui va se transposer en Franc-Maçonnerie spéculative aux XVIIème et XVIIIème sièdes.
Les obligations des Francs-Maçons opératifs deviennent Loi morale, les outils de la construction deviennent des symboles, et la promotion sociale des ouvriers bâtisseurs se transpose en amélioration morale, spirituelle et matérielle de la société
HISTORIQUE DE LA GRANDE LOGE DE FRANCE.
C'est en 1732 que la première Loge française fondée à Paris reçut patente de la Grande Loge de Londres. Des Loges anglaises avaient existé en France depuis 1728, peut-être même 1726. Très rapidement, d'autres Loges françaises furent créées en province. En 1738 toutes ces Loges constituèrent la première Grande Loge de France.
A la veille de la Révolution, l'ordre maçonnique français avait conquis dans le pays une place considérable : plusieurs dizaines de milliers de Francs-Maçons étaient répartis dans deux Obédiences principales : la Grande Loge de France et le Grand Orient de France (créé en 1773). Nobles et bourgeois s'y côtoyaient depuis l'origine. Les deux Obédiences fusionneront temporairement en 1799.
En 1804 se crée le Suprême Conseil de France du Rite Ecossais Ancien et Accepté, qui va provoquer la réunion d'une Grande Loge Générale Ecossaise. Ce Suprême Conseil existe encore aujourd'hui, rue Puteaux à Paris, et a juridiction sur les Hauts Grades.
A la fin de la même année, Napoléon 1er contraint les Francs-Maçons à n'avoir plus qu'une seule Obédience,. le Grand Orient, pour les trois premiers degrés (Apprentis, Compagnons et Maîtres-Maçons), le Suprême Conseil gardant son autorité sur les autres grades de la Franc-Maçonnerie française. Dans les années qui suivirent la chute de Napoléon, sa volonté ne fut plus respectée et la situation maçonnique évolua avec la création de nombreuses Loges qui ne dépendaient pas du Grand Orient. Progressivement, ces Loges se rassembleront sous l'autorité du Suprême Conseil de France.
Les relations des Frères, qu'ils appartiennent á l'une ou l'autre des juridictions, sont harmonieuses, amicales et fraternelles. On peut remarquer à ce propos qu'en dépit de leurs points de divergence, la fraternité des Maçons a toujours prévalu : phénomène important et rare qui, en tant que tel, mérite d'être souligné.
L'année 1877 marquera un tournant important dans l'histoire de la Franc- Maçonnerie en France. C'est en effet cette année-là que le Grand Orient autorise ses Loges à abandonner l'invocation au Grand Architecte de l'Univers - et la Bible - éléments fondamentaux de la Franc-Maçonnerie, provoquant ainsi des remous importants dans le monde maçonnique.
Le Suprême Conseil de France va devenir alors l'autre pôle de la Franc- Maçonnerie française. En 1894, quatre-vingt dix ans après sa fondation, il favorise la renaissance de la Grande Loge de France dans sa forme juridique actuelle et lui délègue autorité sur les trois premiers degrés du Rite Ecossais Ancien et Accepté.
Tout en travaillant á 97% au Rite Écossais Ancien et Accepté la Grande Loge de France a accueilli en son sein, au cours de son histoire, quelques loges travaillant á d'autres rites. Parmi celles-ci, six loges travaillant le RER (Rite Écossais Rectifié) et une loge travaillant le rite anglais Émulation en langue anglaise.
Interdite en 1940, au même titre que les autres Obédiences françaises, la Grande Loge de France se
reconstituera le 17 Septembre 1945.
La seconde guerre mondiale aura sans aucun doute été la plus rude période qu'ait jamais connue la
Franc-Maçonnerie en France qui, pour la seule fois de son histoire, fut interdite et persécutée par
le Gouvernement français autant que par les forces allemandes d'occupation.
Aujourd'hui, à l'aube du XXlème siède, les effectifs de la Grande Loge de France approchent de 30 000 membres.
(Article tiré du site de la G.L.D.F.)
Depuis déjà de longs mois la GRANDE LOGE DE FRANCE pensait à la création d'une entité maçonnique à l'échelle
du continent européen, c'est maintenant chose faite, et je vous invite à lire ces quelques lignes qui vous permettrons
d'avoir une vision plus claire de cet évènement qui revêt une très grande importance pour notre ordre.
par le Professeur Robert G. Davis, 33º
Article publié en anglais dans le vol. 8, No. 2, Été 2000, du bulletin "The Plumbline"
(le Fil à Plomb), de la Société de Recherche du Rite Écossais, dépendant du Suprême Conseil des États Unis, Juridiction Sud.
Le 18 juin 2000, une nouvelle organisation maçonnique est née en France, à Paris. Dénommée Grandes Loges Unies d'Europe, elle a été fondée par un traité d'union signé par trois Grandes Loges; nommément, la Grande Loge de France (GLdF), la Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra (GLTSO, une obédience à l'effectif moins nombreux), et la Grande Loge Nationale de Yougoslavie.
L'organisation a été formé pour permettre à toutes les Grandes Loges européennes "travaillant régulièrement" de partager leurs communications, idées, visites, et de parler d'une seule voix en tant que confédération de Grandes Loges. (Il faut rappeler qu'il y a des vastes différences d'opinion, dans le monde maçonnique, à propos de ce qui rend une Grande Loge "régulière" dans l'opinion d'une autre Grande Loge.) L'idée naquit il y a presque deux ans à la Grande Loge de France en tant que projet pour créer les Grandes Loges Unies de France. Il y a actuellement quelque 11 Grandes Loges en France et nombre d'entre elles, même si elles ne sont pas considérées comme "régulières" selon les critères appliqués aux Etats-Unis, ont des buts et des projets communs.
Les Grandes Loges Unies d'Europe ont été créées au Grand Temple de la Grande Loge de France lors de la clôture de son Convent annuel de Juin 2000. Outre les trois Grandes Loges organisatrices, 22 délégations de Grandes Loges étrangères étaient présentes pour assister à la fondation de la nouvelle confédération. Une des caractéristiques du groupe nouvellement formé est qu'il n'est ouvert qu'aux "Grandes Loges travaillant régulièrement". Dans la Maçonnerie européenne, ceci veut généralement dire les Grandes Loges souscrivant aux principes des Constitutions d'Anderson, ou des Anciens Devoirs; c'est à dire, reconnaissant l'existence du Grand Architecte de l'Univers, exigeant la présence d'un Volume de la Loi Sacrée sur l'Autel, prohibant les discussions politiques et religieuses, admettant uniquement des hommes comme membres, et exerçant leur juridiction sur les trois Degrés Symboliques de la Franc-maçonnerie.
Les trois Grandes Loges fondatrices ne sont reconnues par aucune des Grandes Loges [blanches] des Etats-Unis (et donc par la
Juridiction Sud), et il est donc probable que la création de ce nouveau groupe sera initialement ignorée par la jurisprudence
maçonnique américaine. De fait, une reconnaissance formelle de l'Union pourrait soulever un problème plus près de la France.
La Grande Loge Unie d'Angleterre (UGLE) a immédiatement publié, dans une lettre envoyée à ses propres loges et aux Grandes Loges
reconnues par elle, un avertissement contre ce qu'elle appelle la nouvelle "Grande Loge Européenne", sur la base du fait
qu'aucun des membres de cette organisation n'est reconnu. La GLUd'A, qui prend historiquement parlant une position conservatrice
dans ce genre de choses, exprime son inquiétude à propos de la création de toute obédience qui pourrait apparaître comme portant
atteinte la juridiction traditionnelle des Grandes Loges [NdT: c'est à dire à leur caractère strictement national].
Mais l'objectif [NdT: de la confédération] des Grandes Loges Unies d'Europe n'est pas de devenir une Grande Loge par elle-même. Elle désire faire valoir une approche plus universelle du concept d'amitié et de fraternité maçonnique. Elle envisage la force par l'unité. Il est à espérer qu'une unification de toutes les Grandes Loges européennes pourrait aller loin, afin d'aider l'actuelle tendance croissante vers une réunification politique de l'Europe. Elle peut aussi servir de guide pour faciliter une compréhension plus universelle de la Maçonnerie et des traditions des Grandes Loges maçonniques telles que la régularité, qui a été une interrogation tenace dans la jurisprudence Maçonnique pour la plus grande partie du siècle qui s'achève.
Le problème est qu'il n'y a pas de définition universelle de la régularité. Quoique les membres fondateurs de la nouvelle "Union" soient actuellement considérés comme irréguliers par la plupart des Grandes Loges, nombre de Grandes Loges présentes à la cérémonie, notamment les Grandes Loges latino-américaines, sont reconnues par les Grandes Loges des Etats-Unis. Ceci comprend de très grandes obédiences comme celles du Brésil et de l'Argentine, autant que des plus petites comme le Mexique et l'Uruguay.
Et la reconnaissance maçonnique peut être une chose éphémère. Dans la plupart des endroits du monde, la régularité maçonnique est une affaire de choix pour une Grande Loge, avec des Grandes Loges quittant et réintégrant la liste d'une entité donnée d'une manière assez répétitive. La Grande Loge de France par exemple, est la seconde plus grande obédience en France (derrière le Grand Orient de France seulement) et celle dont la croissance est la plus rapide dans la région, et pourtant elle n'est pas reconnue par les Grandes Loges américaines. Mais au cours des cent dernières années, plus que la moitié des Grandes Loges des Etats-Unis l'ont reconnue (voir Heredom [NdT: les Actes de la Société de Recherche du Rite Écossais] Volume 5, pages 221 à 244 pour une liste de ces obédiences et une excellente discussion des défis présentés par la définition de la régularité des Grandes Loges). Actuellement, la Grande Loge Nationale Française (GLNF, la troisième plus grande en France), est la seule Grande Loge française reconnue aux Etats-Unis.
Les Grandes Loges Unies d'Europe vont donc probablement affronter des défis ardus dans leur objectif de réunir avec succès les multiples Grandes Loges à l'intérieur du continent européen. Il y aura des fortes hésitations parmi les participants potentiels pour adhérer à une entité maçonnique nouvellement organisée, tant que les acteurs principaux de la Maçonnerie européenne ne démontrent leur appui en rejoignant l'alliance. Et quelques Grandes Loges influentes peuvent créer de grandes difficultés pour une nouvelle entité maçonnique dans ses tentatives d'articuler sa mission.
Pourtant, il y a des choses à dire en faveur de l'idéal derrière la nouvelle Union. Les Grandes Loges ont besoin d'un forum pour une meilleure communication. La maçonnerie est plus forte lorsqu'elle parle d'une seule voix et, dans une société répandue à l'échelle du globe, les vieilles idées superficielles de juridiction territoriale exclusive [NdT: une seule loge par pays] et les formules trop étroitement définies pour la régularité maçonnique pourraient certainement faire appel à une vision plus large et une subtilité plus universelle.
Les Grandes Loges Unies d'Europe nouvellement fondées pourraient devenir le catalyseur pour rassembler la Maçonnerie en une société
plus mondiale, afin de développer une meilleure compréhension de la vraie "Universalité Maçonnique". Si c'est effectivement son but,
peut-être les hauts responsables de la Maçonnerie, partout dans le monde, feraient bien de lui donner une chance de fonctionner.